Conduites addictives

L’addiction se définit comme l’impossibilité de gérer une attitude et la poursuite de celle-ci malgré la conscience des effets négatifs qu’elle engendre. Ainsi, les conduites addictives incluent les addictions comportementales sans produits psychoactifs et la dépendance aux produits psychoactifs. Cette attitude est donc souvent nuisible pour l’entourage et pour l’individu.

Malgré les campagnes de sensibilisations répétées et l’amélioration de la loi visant la limitation de l’accessibilité des mineurs au tabac, au cannabis et à l’alcool, la consommation de ces produits reste élevée chez les adolescents. Les campagnes de prévention réalisées pour sensibiliser les jeunes sur les effets néfastes de ces substances semblent inefficaces. Pourtant, plusieurs études ont prouvé la grande vulnérabilité du cerveau des adolescents aux substances psychoactives et le risque important d’évoluer vers un comportement addictif a ces produits.

L’addiction à une activité précise sans usage de substance psychoactive est certainement associée à la libération d’endorphine dans le sang qui implique un plaisir procuré par l’activité effectuée. En général, elle se distingue du comportement obsessionnel compulsif. Certaines pratiques telles que les jeux vidéo, internet, les jeux d’argent et de hasard ont été identifiées comme étant assez problématiques par rapport à la vulnérabilité du cerveau de l’adolescent. Ce dernier est exposé à un risque élevé de comportement addictif.

Les critères suivants permettent de détecter une addiction et peuvent contribuer à éloigner des conduites addictives :

• échecs répétés des tentatives de résistance à l’envie de réaliser un acte spécifique ;

• sensation de tension qui augmente avant d’entamer l’acte ;

• perception de soulagement ou de plaisir pendant la réalisation de l’acte ;

• impression de perdre le contrôle de soi durant l’exécution de l’acte ;

• persévérance de l’ensemble des troubles comportementaux sur une durée minimale d’un mois ou survenue répétitive au cours d’une période prolongée ;

• au moins cinq des éléments suivants :

  • préoccupations liées à l’acte spécifique ou à la préparation de sa réalisation ;

  • fréquence plus importante de l’acte ou durée plus longue que prévue ;

  • perte de temps notable sur la préparation de l’acte ou sa réalisation ;

  • fréquente exécution de l’acte malgré les engagements domestiques, sociaux ou professionnels à réaliser ;

  • résiliation des activités sociales ou professionnelles à cause de l’acte ;

  • exécution de l’acte en dépit de la compréhension de la recrudescence des problèmes physiques, sociaux ou psychiques qui en résultent ;

  • besoin d’augmenter la fréquence ou l’intensité de l’acte pour obtenir l’effet désiré ;

  • irritabilité ou agitation dans les cas où la réalisation de l’acte n’est pas possible.

1. Psychiatrie – Chiffres clés – Agence technique de l’information sur l’hospitalisation
   https://www.atih.sante.fr/sites/default/files/public/content/2554/atih_chiffres_cles_psychiatrie_2017.pdf

Fiche Conduites addictives

• Auteur : Dr A. Morjane
• Date de création : 15/12/2019